Dimanche 15 avril 2012, le temps nous promet de belles éclaircies. Du coup, nous allons faire découvrir le bloc à C. Vers 10h, Cha se joint à nous sur le parking, elle nous annonce que l’un de ses potes nous rejoindra là-bas.
Notre Poney peine un peu dans les montées. C’est qu’elle n’a pas l’habitude de gravir des côtes avec quatre passagers ! Du coup, le trajet met tout le monde un peu beurk, fichues routes de montagne !
À l’entrée du village, le pote de Cha nous rejoint : il s’appelle M et conduit un camion aussi bariolé que tagué !
(C’est pas celui-là, mais j’ai trouvé la photo marrante et sur Google)
Du coup, Cha monte dans le camion pour lui indiquer la route. En remontant dans la voiture, C lance un "Ouh ben il est mignon !" (Et c’est vrai qu’il l’est !)
Arrivé sur le site, M nous raconte qu’il est brevet d’état de canyoning et qu’il passe régulièrement la saison en Corse en bougeant là où il trouve du travail et en vivant dans son camion, s’arrêtant de temps à autre chez des potes pour prendre des douches et dormir dans un vrai lit. Ce garçon, traité régulièrement de ‘pipelette’ par Cha (ils se connaissent depuis des lustres, nous apprendrons plus tard que c’est un ami de son grand frère), a une conversation des plus agréable ! Il nous parle de sa vie nomade et on a l’impression qu’il va là où le vent le pousse. Une impression de liberté totale se dégage de lui.
On remarque tout de suite qu’il est brevet d’état à la façon dont il grimpe. C’est juste beau ! Pas d’hésitation, pas de ‘bourinage’, c'est comme s’il connaissait tous les blocs par cœur alors que c’est la première fois qu’il vient ici !
C et moi grimpouillons un peu.
Cha s’en sort vraiment bien !
Coupin nous nargue en montant sans les mains !
Mais pas que
Trois gouttes de pluie nous font planquer nos affaires sous un caillou, mais finalement ça passe et le soleil n’en est que plus présent par la suite.
Pic-nic collectif sur les cailloux où on a une superbe vue. C et moi en profitons pour envoyer cette photo à son pote de promo qui l’a réveillée la veille.
(T’as vu où on est alors que toi t’es coincé à Paris en train de réviser ? Mwouhahaha !)
Vers 14h, M nous quitte car un ‘chantier’ l’appelle. Il s’agit de prolonger l’équipement d’une via-ferrata. Quand il le raconte, ça a quand même l’air assez périlleux, mais on voit aux étoiles dans ses yeux qu’il fait vraiment le métier qu’il aime !
C’est ce moment là que choisi G (qui avait grimpé avec nous la dernière fois) pour nous rejoindre. Nous étions en train de faire l’éloge de M lorsque G nous lance, amusé "En fait les filles, vous êtes toutes tombées sous son charme" ce à quoi Coupin répond "Ah nan mais moi aussi hein !" J’adore !
C (bientôt diplômée de kinésithérapie), apprenant que G est médecin rééducateur, le questionne sur sa fonction, qui peut être assez proche de sa future profession finalement.
La grimpe de G, beaucoup moins subtile (mais faut voir la masse que c’est !), est rendue un brin énervante par cette manie qu’il a de mettre de la magnésie (= POF) partout sur ses mains, sur ses vêtements et sur l’intégralité des prises du rocher !
À ce moment là, la batterie de l’appareil photo décide de faire grève de la faim et C et moi sommes gelées.
Vers 16h, malgré les protestations de G ("Mais moi ça fait que deux heures que je suis là !"), nous rentrons.
Sur le chemin du retour, nous croisons un monsieur et ses deux petits garçons (3 et 5 ans environ) qui nous demande de l’aider à sortir sa Kangoo qui s’est embourbée.
(Entre nous, pour être coincé à cet endroit du chemin, il a dû faire son demi tour vraiment vite et/ou en ne faisant vraiment pas attention.)
Cha et les garçons se placent derrière la voiture pour la pousser pendant que le monsieur se met au volant pour essayer de la faire démarrer. Avant de mettre le contact, il nous lance à C et moi "Les filles, vous gardez les ptits…enfin, sans être macho" avec un ton et un sourire qui dit tout simplement le contraire (goujat !)
Le plus grand des garçons s’est tranquillement assis à côté de C et je garde le plus petit assis en l’entourant de mes bras. Il est étrangement affectueux (j’imaginais que les enfants pouvaient être craintifs avec les étrangers) et me couvre de bisous et de câlins avec un immense sourire. Entre deux patinages de voiture, C arrive à demander le prénom du grand, mais je n’arrive pas à faire parler le petit.
Après plusieurs essais infructueux, le père des enfants revient vers nous et me lance un "Non mais lui parle pas, il répondra pas. Il est…disons pas très avancé pour son âge." assez méprisant (a-t-il du mépris pour moi ou pour son petit ou les deux ?) Je lui demande alors comment s’appelle l’enfant, mais il ne me répond pas. Étrange.
C’est le grand qui me dira "En général on l’appelle ptit ange." (???)
Coupin et Cha cherchent des morceaux de bois pour mettre sous la roue qui patine dans le vide, en espérant que cela remettra la voiture sur la route. Le monsieur discute avec G de son plus petit et nous apprenons qu’il vient d’être diagnostiqué autiste, ce qui explique son mutisme et son comportement assez ‘bébé’ pour son âge.
J’ai d’un coup la pensée affreuse qu’il est venu là pour les perdre dans la forêt comme dans le petit Poucet.
La technique des morceaux de bois fonctionne puisque la Kangoo retrouve la piste. Nous nous regroupons autour du coffre de celle-ci pour discuter. Le monsieur n’évoquera jamais la mère des enfants. À un moment, je cours vers eux car ils s’approchaient un peu trop du bord de la falaise à mon goût. Leur père n’aura même pas remarqué. Décidément, ce monsieur me laisse une impression tout à fait désagréable ! Je reste à côté de la voiture jusqu’à voir de mes propres yeux qu’il attache correctement les garçons dans leurs sièges auto avant de repartir.
Jusqu’à notre voiture, C questionne G sur l’autisme. La conversation tourne assez vite dans le vide étant donné qu’on n’en sait pas beaucoup sur cette maladie à l’heure actuelle.
Dans la voiture, nous parlons un moment de cet étrange monsieur et ses fils si adorables puis tout le monde tombe de sommeil, sauf Coupin qui nous ramène à bon port.
Sur le parking, je propose à Cha de passer la soirée avec nous. Elle suggère de rentrer chez elle et de revenir douchée et chargée du repas de ce soir. Marché conclu. On sera quand même obligé de demander des patates à la voisine d’en dessous mais finalement on se fera une monstrueuse tartiflette pour quatre !
Je vous ai déjà dis que je kiffais Cha ? Oui ? Ben je vous le redis ! Elle s’est senti comme chez elle en douze micro-secondes !
Ça nous change de l’autre qui nous obligeait à demander un verre d'eau lorsqu’on venait chez elle alors qu’on se connaissait depuis des années ! (Jme comprends)