Comme tu le sais, j'ai eu un bébé.
Comme tu le sais, j'allaite. Contrairement à ce qu'on peut lire ou entendre ça et là, l'allaitement n'est pas un moyen de contraception. Il a donc été nécessaire de reprendre une contraception en même temps que les rapports.
J'ai commencé avec la pilule Cérazette (enfin son générique) parce qu'on m'a dit que c'était la seule qui était compatible avec l'allaitement. Il se trouve qu'après quasiment toute une vie à manger des hormones, j'en ai eu marre et j'ai demandé un stérilet (ou dispositif intra-utérin) au cuivre à mon gynéco. Il m'a indiqué qu'il le posait pendant les règles et m'a invité à appeler le premier jour de celles-ci pour fixer un rendez-vous.
C'était hier. (Au passage, celles et ceux qui ont oublié mon anniversaire sont évidemment déshérités, par exemple mes deux témoins : vous êtes virés !)
En fait de début de règles, je n'ai surtout pas arrêté de saigner depuis l'accouchement. Je trouve que ça commence à faire long, mais je pense que j'ai enchaîné suites de couches et retour de couches (sinon c'est pas drôle dirait Maëva).
J'avais rendez-vous à 15h30.
La Muse s'est réveillée à 15h de la sieste. Déjà là j'ai su qu'on serait à la bourre.
Ensuite elle a eu faim.
Ensuite il a fallu changer sa couche.
Ensuite il a fallu lui mettre la gigoteuse avec les manches pour ne pas qu'elle attrape froid. Dans ma précipitation, je lui ai coincé le pouce et elle a hurlé comme jamais ! Elle est devenue rouge puis blanche. J'ai pensé pendant une seconde qu'elle avait arrêté de respirer et j'ai presque failli pleurer à mon tour. Pas bon d'être pressée avec un bébé.
J'étais dehors à 15h20, j'ai appelé le secrétariat du gynéco sur le chemin de l'arrêt de bus pour prévenir de mon retard. La secrétaire m'a indiqué que j'étais la dernière patiente parce qu'après le médecin devait faire son tour à l'hôpital.
Evidemment, le prochain bus était dix minutes après. Stress.
Je suis arrivée à 15h50, heureusement il y'avait encore deux personnes avant moi. Comme La Muse ne dormait pas, je l'ai prise sur les genoux.
Là, une petite fille de deux ans et demi (qui accompagnait ses parents pour "voir le petit frère à la télé") demande à son papa si elle peut aller voir le bébé. Le père répond de ne pas s'approcher trop près parce qu'elle est malade. Elle fait un pas et demande "là c'est bon ?" puis encore un autre "et là c'est bon ?" Elle a fait rire toute la salle d'attente.
Vient mon tour. Je sens le médecin pressé, il ne regarde même pas mes analyses sanguines et m'invite à m'installer dans la salle d'examen.
Au moment où je suis quasiment nue, La Muse se met à pleurer. Je n'ose pas demander au médecin de lui remettre sa tétine pour qu'elle s'endorme. J'aurais dû.
J'essaye de me détendre, je respire comme pour l'accouchement. Comme prévu, la pose du stérilet est très rapide et parfaitement indolore. Inconfortable serait plus exacte. Une petite écho de contrôle pour vérifier qu'il est bien en place et je peux me rhabiller. J'enfile en vitesse ma culotte et je vais remettre sa tétine à La Muse. J'ai juste le temps de passer mes autres vêtements avant que le gynéco ne sorte.
"Et pour les analyses ?
- Il faudra les montrer au médecin traitant.
- Et pour les rapports ?
- Ben attendez deux trois jours, la fin de vos règles."
La secrétaire est gentille, elle me demande si tout s'est bien passé et je lui réponds que je n'ai rien senti. Je donne ma carte vitale et...heu...là par contre je vais peut-être aller m'assoir parce que j'ai chaud et ça tourne.
Heureusement, il y'a des canapés en salle d'attente et un couple me laisse sa place pour que je m'allonge avec les jambes sur l'accoudoir. Il paraît que je suis toute blanche.
La secrétaire me demande comment je me sens, je demande un verre d'eau et lui indique la poche de la poussette où j'ai glissé une barre de céréales. Une maman qui patientait prend La Muse en charge en la berçant dans la poussette.
Le gynéco sort, prend mon pouls, me rassure en disant que c'est un simple petit malaise vagal et que cela arrive. Il me conseille néanmoins de rester allongée au moins un quart d'heure.
Les gens en salle d'attente sont adorables. Ils se relayent pour me demander comment je vais. Presque tous se sont proposé de me rammener en voiture. La maman qui berçait La Muse endormie dans la poussette l'a prise dans ses bras lorsqu'elle s'est réveillée et joue avec elle comme si elles se connaissaient depuis toujours.
Après un quart d'heure allongée, on m'indique que j'ai repris des couleurs et je passe en position assise. La secrétaire m'apporte un autre verre d'eau et des gâteaux pour que je reprenne des forces. La Muse commence à avoir faim et je peux l'allaiter sur le canapé.
Je la redonne une seconde à la gentille maman le temps de me mettre debout (ce n'était pas le moment de l'avoir dans les bras si jamais je perdais connaissance). Je me sens mieux, je plaisante. Tout le monde est très très gentil.
Vers 17h, je prends le chemin vers le bus du retour.
Quelle aventure !