Première journée de ma Sœur en Corse. Elle s’est levé vers 11h, mais on s’en fou, on est en vacances.

 On a mangé, on a préparé les sacs puis on a pris la voiture pour là :

Capo Di Feno

Après un 'raccourci' par à peu près partout sauf là où on voulait, on était finalement sur la bonne route pour arriver…pas du tout là où il fallait. Mais c’est pas grave, c’était bien, c’était beau, le ciel était magnifique, la mer aussi, on était trois.

Au top quoi !

(Cherchez pas, les vaches, c'est de famille)

Après avoir reçu ma promesse d’embauche à cardio, j’ai enchaîné directement sur le CMPP pour poser ma démission.

(Ben ouais, j’allais pas le faire avant d’avoir la promesse d’embauche, suis folle mais pas tarée !)

J’avais même la lettre de démission dans mon sac. Même que je l’ai écrite au CMPP. Sur mon temps de travail. Ouais ouais, j’ai peur de rien moi !

Ma collègue a été un peu surprise de me voir un vendredi, alors j’ai dû lui dire la raison de ma présence. Comme j’avais un grand sourire (temps plein=hiiii), elle a pris la nouvelle comme une blague. Quand je lui ai montré ma lettre, elle n’a plus trop rigolé.

Ça se voyait qu’elle était partagée entre l’idée du boulot que ça allait à nouveau représenter pour elle et être ravie pour moi. Elle m’a fait un ptit mic-mac des deux, c’était fun.

Comme la future-ex directrice n’était pas dans son bureau, je l’ai appelé sur son portable pour lui demander si je pouvais la voir.

"Pourquoi y’a un problème ?" qu’elle me dit.

Hum…je sais pas…je t’appelle du téléphone du bureau un jour où je suis pas sensée y travailler, tu penses que c’est pour te parler du temps qu’il fait ?

"On peut dire ça" j’ai répondu.

Dix minutes après, elle me fait entrer dans son bureau. Elle s’assoie mais ne me propose pas de m’assoire. Je suis resté debout à côté d’elle.

"

Je viens vous apporter ma lettre de démission.

…

Dans les textes, c’est écrit que je peux vous la porter en mains propres ou vous l’envoyer en recommandé avec accusé de réception, mais je me suis dit que ça serait plus correct de le faire face à face.

Voilà, j’ai trouvé un temps plein qui est plus intéressant pour moi.

Faites voir.

Je lui tends la lettre.

Là où je trouve que vous n’être pas honnête, c’est que pendant l’entretien d’embauche, je vous avais bien précisé que je voulais une personne qui reste sur la durée, pour mettre des choses en place et tout. Enfin…après, je sais que chacun est libre de ses choix mais bon…

J’avais envie de lui dire "C’est le jeu ma pôv’ Lucette", mais j’ai rien dit.

En plus, là vous écrivez "Madame, Monsieur" ! Je suis Madame ou Monsieur moi ?

En fait je ne savais pas vraiment à qui je devais adresser la lettre, si c'était à vous ou à la Direction de l'association.

Alors vous auriez dû écrire "Direction".

Vas-y chipote sur des détails...

Elle se lève et va jusqu’au calendrier. Elle murmure dans la barbe : enfin, je peux toujours parler, apparemment vous vous en foutez.

Un mois…un mois…d’accord. Par contre, ce que j’aimerais, étant donné les problèmes qu’il y’a eu avec vous antérieurement, c’est que vous écriviez sur la lettre les raisons de votre départ.

Non, je n’y suis pas obligée.

Ben moi non plus je n’étais pas obligée de venter vos qualités à la dame qui m’a appelé l’autre jour. Mais je trouverais ça plus correct. Ou alors on en parle lundi avec le directeur médical.

Ça je veux bien.

Ben alors, c’est pareil de lui dire et de l’écrire.

Non, c’est différent de dire les choses à l’oral ou de laisser une trace écrite.

Ben l’autre jour, c’est bien à l’oral que j’ai parlé avec la dame au téléphone…si on faisait que ce dont on est obligé alors ! Bon, bon, ben d’accord !

Par contre, il faudrait que vous écriviez sur la lettre…

Oui oui, ça va, je sais très bien ce que je dois écrire sur la lettre. Là vous me sortez de réunion, je suis pas à votre disposition non plus.

Ok ok, pas de problème.

"

Elle écrit "Remis en mains propres le 14/09/2012 à 15h48" et signe. Elle sort de son bureau, fait une photocopie de la lettre, me la tend et s’en va. Sans un mot.

J’ai eu envie de dire "Au revoir quand même !" mais je me suis abstenue.

Revenant dans le bureau de ma collègue, j’étais morte de rire.

Alors, comment elle l’a pris ?

Mal. Très mal. Elle m’a dit [Je lui raconte la scène].

Là dessus, la déléguée du personnel entre.

Ah nan mais tu n’écris rien du tout hein ! Tu n’as pas à écrire les raisons de ton départ. Si elle veut faire croire que tu ne pars pas à cause de la sale ambiance qu’elle met, c’est son droit, mais toi tu n’es obligée de rien.

Ah nan mais t’inquiète, je vais rien faire du tout. Si elle veut faire une réunion avec tout le personnel avec comme objet ‘Pourquoi Elsa quitte le CMPP’ je lui ferais remarquer qu’elle ne l’a pas fait pour les deux derniers employés qui sont partis. Puis, franchement, elle n’a que ça à faire d’organiser des réunions pour ça ?

Après, on a discuté avec ma collègue de comment ça allait pas être évident pour elle de former une nouvelle personne.

 "

Surtout que moi aussi je risque de partir bientôt.

Ah bon, toi aussi tu veux changer de boulot ?

Non…mais je suis peut-être enceinte.

Hiiiii !

"

Câlin et félicitations de rigueur.

Plus tard dans la soirée, ma collègue m’appelle.

"

La directrice m’a convoqué dans son bureau pour me dire qu’elle se sentait bête, qu’elle avait l’impression d’avoir venté tes mérites à ton futur employeur.

Ah tiens, c’est vrai que je ne lui ai même pas dit que j’avais trouvé un temps plein de secrétariat (et pas du tout de garde d’enfant).

Elle commençait à dire que t’avais pas été honnête mais je l’ai arrêté tout de suite en lui disant que c’était le cours de la vie et que les gens étaient pas mariés au CMPP. Je crois qu’elle est restée con.

T’as raison, rentre pas la dedans. C’est pas tes affaires en vrai. Bon, ça le deviendra si tu dois former une nouvelle personne. Mais pour l’instant, ma démission ça la regarde elle et moi c’est tout.

Tu sais, elle m’a aussi parlé de la nouvelle personne à former. Elle m’a dit ‘Il va falloir vous y recoller’ Alors je lui ai dis tout de suite que je ne tiendrais pas. Pas avec tout ce qu’elle me demande de faire à côté concernant le groupe projet. Je ne peux pas ! Et je ne te parle même pas de ma grossesse hein !

Elle n’a pas l’idée qu’il faudrait peut-être employer la nouvelle personne dans le temps où je suis encore là ?

Tu parles ! Elle va regarder simplement à l’économat elle. Un seul salaire à payer en même temps.

Et elle regarde l’économat de ses salariés ou pas ?

En tout cas, une chose est sûre, c’est qu’elle a intérêt d’être dans ses petits souliers avec moi, sinon je m’arrête et elle se retrouve sans secrétaire du tout.

Tiens, ça serait marrant.

Tu vas voir que lundi tout le monde va être au courant que tu pars. Ils vont tous venir te voir.

C’est bien ! ça m’évitera de leur annoncer.

Je pense aussi que la directrice va être exécrable avec toi maintenant.

Tu veux dire qu’elle va à nouveau révéler son vrai visage oui.

C’est ça ! En bref, on n’est pas sorti de l’auberge !

Ah bah moi si, dans un mois !

"

Allez, plus qu’un mois. Un tout petit mois.

Ce soir, à 17h45 j’avais donc mon deuxième cours de Zumba.

On était 25 dans la salle j’ai compté.

C’était PARFAIT !

Toute la place qu’on voulait pour bouger, les rudiments des choré apprises lundi donc plus de fluidité dans les mouvements. Toujours la même super prof. Toujours la même super ambiance.

D’un coup, me suis abonnée pour un mois.

Pourquoi pour un mois ?

Parce qu’avec tout ce qui m’arrive en ce moment, on va déjà voir si je tiens un mois.

Zumbaaa !

Souviens-toi, on devait me rappeler mercredi ou jeudi.

Du coup, comme aujourd’hui (on est jeudi), je n’avais toujours pas de réponse (ni d’ongle à force de me les ronger (nan jdéconne, j’ai arrêté de me ronger les ongles en 5^e)), je suis passé au cabinet avant d’aller chercher la petite G à l’école.

"Je passais devant, alors je suis venue aux nouvelles.

Ah oui, ben vous avez bien fait. Nan mais c’est bon hein. C’est juste que j’ai pas réussi à avoir le comptable pour la paye, c’est pour ça que je ne vous ai pas appelé."

Mais tu pouvais pas le dire que c’était bon ? M’en tape de la paye moi !!! Tu comprends pas que j’ai une directrice et une maman qui compte un chouya sur moi et à qui je peux pas donner de réponse claire et précise sur leur futur là ? (Nan mais j’ai pas dis ça en vrai.)

"Quand vous dites que c’est bon, c’est que les médecins ont accepté que je fasse la formation à mi-temps ?

J’ai demandé à deux médecins sur trois et les deux ont été d’accord, donc à priori c’est bon. Est-ce que vous pouvez revenir demain vers 15h, comme ça il y en aura deux autres et vous pourrez parler avec eux ?"

Bon alors c’est bon ou c’est pas bon ?

Sur ces mots, un médecin rentre et dit à la secrétaire :

"Qu’est-ce qu’on attend pour qu’elle commence cette jeune fille en vrai ?

Ben le comptable...

Ah c’est tout ? Bon ben c’est bon alors !

Ben c’est à dire que je peux pas lui dire "Vous commencez mardi" si je peux pas lui dire combien elle va toucher.

Certes certes."

Ah nan mais si ! Dis-moi que je commence mardi ! On verra pour la paye après !

Le médecin me dit :

"Ne vous inquiétez pas, on va vous prendre. Ça va bien se passer.

La question c’était surtout de savoir si la formation à mi-temps vous convenait en fait.

Bien sûr que ça nous convient !"

À la secrétaire : "Enfin, si pour vous c’est bon…

Ah mais pour moi c’est bon, elle connaît, elle sait taper. Et puis un mi-temps de formation, c’est plus que tout ce qu’on a eu jusque là !

C’est vrai.

Au fait, c’est ta Porsche qui est garée juste devant la porte là ?

Ben voyons ! Oui bien sûûûr ! Tu savais pas que j’avais changé de voiture ? (Ironie hein)

Ah ouais donc en fait c’est carrément bien payé, je vais être contente quand le comptable va appeler demain !"

Ils se marrent.

Je vais chercher G à l’école.

J’envoie un texto à la directrice de la garde d’enfants.

Demain, je signe mon contrat et mon solde de tout compte. Tout va bien.

À 15h, je rencontre deux des cinq médecins avec lesquels je vais travailler. Si j’ose, je demande une promesse d’embauche et j’enchaîne sur le CMPP pour poser ma démission.

Un bon week-end en perspective.

(Danse de la joie)

(Et hop vous avez la chanson dans la tête niark niark niark)

Dans la structure où je travaille, il n’y a pas de comité d’entreprise.

Cela dit, quelque chose de similaire a été mis en place et porte le nom "d’œuvres sociales". Concrètement, le principe est le même (des sous mis de côté en fonction des salaires des employés, une partie pour le collectif, une partie pour l’individuel).

Chez nous, le collectif sert à l’entretien de la salle du personnel : racheter un mico-onde si y’a besoin, mais surtout acheter du café, des biscuits, du thé, du sucre…pour tous les jours. Également, acheter des gâteaux et des jus de fruits en cas de naissance, départ à la retraite…

La partie individuelle est donnée sur demande à chaque salarié qui présente une facture de salle de sport, d’inscription à un club, de billets d’avion, de bateau, de cinéma…

Mercredi, midi (c’est le seul jour où je mange sur place), la collègue chargée jusque là de faire les courses pour la salle du personnel nous a informé qu’elle ne souhaitait plus le faire. (Elle a évoqué d’obscures raison de santé, mais finalement personne n’a compris où elle avait mal, même pas elle jcrois.)

D’un coup, on se serait cru en classe de CM2 quand le maître regarde la classe pour l’interrogation des tables de multiplication puisque toutes les personnes présentes ont regardé leurs chaussures. (Pitié, m’interroge pas, j’ai pas révisé.)

Comme je fais mes courses au Leclerc qui est à côté ou presque du CMPP, je me suis proposée.

De là, chacun y est allé de son commentaire sur le type de café, la marque du thé, la taille des morceaux de sucre (si si, jte jure "Prends des ptits comme ça on n’a pas à les casser" qu’ils m’ont dit). J’ai joué la pénible en demandant des précisions sur TOUT. Faut dire, mon régime m’interdira de manger les biscuits et je ne bois pas de café, alors autant prendre des choses qu’ils aiment eux.

Le soir au Leclerc, en passant au rayon bio, je me suis souvenue qu’une autre collègue était intolérance au gluten.

Pour que tu comprennes le reste de ma démarche, il faut savoir que cette collègue vient quasiment toutes les semaines avec des pâtisseries faites maison.

Qu’elle fait à la farine de blé. Qu’elle ne peut donc pas manger. Note l’altruisme !

Au rayon bio donc, je me suis dis que ça serait un juste retour des choses d’acheter des biscuits sans gluten, histoire que tout le monde puisse les manger (c’est pas réservé aux intolérants hein finalement).

J’ai donc acheté des gâteaux sans gluten. Plein. Vu que je connaissais pas les goûts des gens, j’ai pris un paquet de chaque (aussi parce que c’est la boîte qui paye).

Ce matin, je les ai posé sur la table de la salle du personnel avec un petit mot "Une pensée pour [prénom de la collègue] qui nous confectionne souvent des douceurs qu’elle ne peut pas manger".

Un quart d’heure après son arrivée, la collègue en question entre dans mon bureau avec un grand sourire et me dit "C’est toi qui a acheté tout ça ? C’est trop gentil ! Ben dis donc, ça me touche ! Allez, jte fais un bisous !"

¯Quelques rayons de miel et de soleil¯