Après ce passage à l’hôpital, j’ai vite rejoint mon lit avec un bouquin.
Vers 23h, Coupin vient me rejoindre dans le lit. Je sors le nez de mon Kindle et me rends compte que les contractions sont revenues. Elles sont régulières, toutes les 3 ; 4 ou 5 minutes. Heureusement, elles passent avec deux Spasfon et je finis par m’endormir.
Réveillée à 3h10, les contractions sont toujours là. Cette fois, je n’attends pas et prends tout de suite deux Spasfon. Elles sont régulières toutes les 4 minutes et je tourne dans le lit pour trouver la position la moins inconfortable. A 4h20, il faut se rendre à l’évidence : les Spasfon n’agissent pas.
Je réveille Coupin qui ne dormait de toute façon que de la moitié d’un œil et nous nous mettons en route pour l’hôpital.
Comme la veille, nous montons directement dans le service de maternité "Ah vous êtes la 21e semaine de l’après-midi ?" C’est moi. On nous envoie aux urgences.
Je suis installée sur un lit d’examen pendant que Coupin gère la procédure d’admission. Aux urgences, c’est carrément l’angoisse : les locaux sont délabrés et l’ambiance néons blafards est sinistre. On se croirait dans une morgue. La voisine de boc qui gémit n’arrange pas les choses…
Exactement comme hier, les contractions se sont arrêtées à l’entrée de l’hôpital. J’ai juste le temps de prier qu’on ne soit pas encore venus pour rien pour qu’elles reprennent. Avec la grande horloge qui égrène les secondes pile dans mon champ de vision, c’est facile de constater leur régularité. Toutes les 6 minutes d’abord, toutes les 4 minutes ensuite. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour reprendre son souffle.
Heureusement, après une demi-heure et le passage d’un vague médecin qui sort manifestement du lit et qui me tâte le bide avec molesses, on m’annonce que je vais être prise en charge au service maternité. Je retrouve Coupin qui se caille en salle d’attente et nous remontons au 5e étage.
Je suis installée cul nu sur un lit d’examen peu confortable avec un drap pour me couvrir. La sage-femme me propose d’écouter le cœur de bébé en premier. Elle mettra moins de temps à trouver La Muse que sa collègue de l’après-midi, même si c’est un bébé qui bouge décidemment beaucoup ! Tout va bien de ce côté-là.
J’aurais le droit à un toucher vaginal pour vérifier le col qui est toujours long, fermé et postérieur et d’autres prélèvements qui n’avaient pas encore été faits. Puis je suis branchée au monitoring qui montre la Tocographie (La tocographie c’est l'enregistrement graphique des contractions de l'utérus (Source)). Plus ça contracte fort, plus le chiffre grimpe, ainsi que la courbe sur le tracé.
La première contraction ne se fait pas attendre et atteint une valeur de 70. Les suivantes afficheront des valeurs de plus en plus élevées, jusqu’à dépasser 80. On note quelques irrégularités dans le tracé dû au fait que Coupin fait le con pour me faire marrer.
Au vu du tracé, la sage-femme (qui a eu le gynéco de l’après-midi entre deux au téléphone) m’explique que l’on va débuter un protocole médicamenteux à base d’ADALATE. C’est un médicament, si j’ai tout compris, qui aurait des propriétés anti-hypertenser chez les hypertendus mais qui agirait sur les contractions utérines en les stoppant.
Comme certaines patientes ont déjà fait des chutes de tension à cause de ce médicament, elle va m’installer un cathéter et une perfusion pour me "remplir les veines". Afin que je puisse bouger normalement, elle ne l’installe pas dans le pli du coude mais au niveau du poignet. C’est douloureux et parfaitement désagréable.
Il est alors 6h15 et elle me donne le premier cachet du protocole, me débranche le monito et me demande de compter les contractions jusqu’au deuxième cachet à 6h30.
Il n’y en aura qu’une seule et déjà ça me semble fabuleux.
Deuxième cachet. Plus aucune contraction jusqu’à 6h45.
La sage-femme enlève la perfusion et m’indique que l’on va maintenant passer à l’ADALATE LP (Libération Prolongée) mais que j’ai le droit d’intégrer une chambre puisque le prochain cachet devra être pris à 13h. Le protocole dure ensuite 48 heures.
J’indique à Coupin qu’il n’est peut-être pas nécessaire de s’ennuyer à deux, surtout qu’il a en principe une réunion très importante au boulot à 8h. Il me demande plusieurs fois s’il peut partir ("T’es sûre ? Ça fait pas mauvais papa ?") et me promet de revenir tôt ce soir avec des affaires, que je n’aurais qu’à lui faire une liste.
Vers 7h45, le petit déjeuner est servi et ça tombe bien puisque j’ai grand faim !
La vue de ma chambre est carrément chouette même si je ne profite vraiment que du ciel en position allongée.
En effet, la sage-femme m’a dit "Vous pouvez vous lever pour aller aux WC et prendre la douche, mais c’est tout." Heureusement, j’ai le Kindle !
Petit somme puis on installe une jeune femme sur le lit voisin. Elle annonce aux soignants "Nan mais moi je sors ce matin hein !" Nous entamons la conversation pour se rendre compte que nos grossesses ont deux jours d’écart et que sommes hospitalisées pour la même chose à ceci près qu’elle attend un petit garçon et qu’elle ne contracte pas au repos, contrairement à moi.
Vers 9h30, le gynéco de la veille passe dans la chambre. Il m’indique qu’on va me garder "2 ou 3 jours le temps de voir ce qu’il se passe" et confirme à ma voisine qu’elle sortira dans quelques instants, le temps de signer les papiers. Vers 10h, elle sort s’inquiéter de sa sortie (elle est là depuis mardi midi).
Vers 10h40, je sonne les soignants car les contractions ont repris, encore régulières. La sage-femme me demande de prendre le cachet de 13h tout de suite et de la rappeler si ça revient.
Les contractions s’arrêtent, la voisine quitte l’hôpital, me proposant de me laisser une pile de magazines people qu’on lui a acheté pour son séjour. J’accepte, ça fera passer le temps. J’en profite pour appeler ma mère.
A 11h30, nouvelle contraction. J’attends les suivantes en me demandant si ça va s’arrêter un jour et cela me fait pleurer. Heureusement, elles ne seront que deux à venir m’embêter.
Vers 12h00, une nouvelle sage-femme (Isabelle) me demande la permission de me déranger pour remplir le dossier d’hospitalisation "ça va faire un peu Renseignements Généraux, mais on évite de faire un interrogatoire à 6h du mat" Elle restera presque une demi-heure dans la chambre. Elle me rassure sur mes contractions de 11h30, m’expliquant que l’utérus est un muscle et qu’il doit se contracter pour prendre sa forme autour de bébé.
Le repas est servi : macédoine, tomate provençale, lapin, tome Corse et kiwi.
J’ai l’impression d’être un ogre tant je dévore !
Petite sieste.
Vers 13h45, ma collègue de la clinique (à qui j’avais envoyé un texto vers 10h pour l'informer que j’étais hospitalisée) m’appelle pour prendre des nouvelles. J’enchaîne sur un appel de cardio chouchou afin qu’il prévienne les autres cardio. Il sera adorable, comme toujours, me souhaitant bon courage.
L’après-midi passe entre lecture, sieste et texto (merci à Pomme, Maëva et Solène entre autres).
De temps en temps, on entend l'hélico se poser ou décoller.
Plus tard, une sage-femme encore différente viendra m’annoncer que les résultats de la prise de sang sont normaux.
Coupin arrive vers 17h30 et repart un peu avant 19h.
Repas du soir : pâtes alphabet, steak haché, ptit filous, compote.
Dernier monito du soir pour s’assurer que La Muse va bien, c’est le cas. On me donne le cachet pour 22h et celui pour 10h demain.
Le sage-femme de la nuit (Alexis) passe dans la chambre se présenter, demander si tout va bien et me rappeler de ne pas hésiter à sonner en cas de besoin. Il sort en me souhaitant bonne nuit.
J’appelle Le Paternel et La Brune pour leur donner des nouvelles puis j’écris ma journée en attendant 22h.
Je me sens reposée dans la tête mais pas dans le corps. Souhaitons que je dorme bien cette nuit. Cachet, douche et dodo.