Le titre a toute son importance puisqu'il s'agit de relater NOTRE allaitement avec La Muse, je ne prétends donc pas DU TOUT détenir une quelconque vérité générale.
Il faut aussi que je vous dise que je me suis très largement inspirée de cet article de Frootloops que je vous conseille d'aller lire aussi.
Avant l'arrivée de bébé
Au tout début de ma grossesse, je me disais que je pourrais essayer l'allaitement, sans trop de contrainte "Si ça marche, ça marche ; si ça ne marche pas, on fera autrement".
En fin de grossesse, comme je le racontais ici lors de mon dernier cours de préparation à l'accouchement, j'étais convaincue que je voulais allaiter et que j'allais tout faire pour que ça marche.
J'ai également trouvé bon nombre de réponses à mes questions dans ce guide très bien fait de l'INPES que je recommande et que vous pouvez télécharger gratuitement et légalement.
Le seul conseil que j'ai reçu (d'une amie qui allaitait toujours sa fille de 4 mois) à été : "Pour l'allaitement, il faut s'accrocher dix jours, après c'est que du bonheur."
Au moment de l'accouchement
J'ai tout d'abord demandé à une auxiliaire puéricultrice de me montrer la bonne position à adopter.
Puis la deuxième sage-femme m'a dit : "Vous allez recevoir à peu près autant de conseils différents qu'il y'a de personnes dans ce service. Ecoutez-les, mais faîtes à votre sauce. Vous seule savez ce qui vous convient à La Muse et à vous. Même si c'est votre premier bébé, vous saurez."
Les premiers jours avec bébé à la maternité
Le premier jour a roulé en mode "Rha la la, c'est tellement facile ! De quoi se plaignent les autres ?" J'ai demandé encore une fois ou deux si ma position était bonne (puisque j'avais lu partout que les crevasses étaient liées à la bonne position du bébé) et comme on m'assurait à chaque fois qu'elle était bonne, j'ai arrêté de demander.
OUI la position était bonne mais j'ai QUAND MEME eu des crevasses !
Je me suis enduite de mon lait que j'ai laissé sécher, j'ai imbibé des compresses de mon lait dans lesquelles j'ai laissé macérer mes tétons, je me suis tartinée de crème...mais j'ai QUAND MEME eu des crevasses.
Il aura fallu 9 jours pour un sein et 12 pour l'autre avant de ne plus avoir mal du tout.
Douze jours en tout durant lesquelles les seins sont tellement sensibles voire douloureux que même le jet de la douche semble acéré.
Je me souviens d'une nuit (était-ce la deuxième ou la troisième nuit) où La Muse tétait toutes les heures. Je n'en pouvais plus, j'avais mal, je voulais dormir, j'étais fatiguée. La Muse pleurait et je ne comprenait pas ce qui se passait. J'ai sonné, une auxiliaire puéricultrice est venue. Elle m'a dit que La Muse avait faim et qu'il fallait la mettre au sein, oui même toutes les heures, c'est ce qui allait faire venir la montée de lait. J'ai serré les dents et j'ai continué, accrochée aux raisons qui m'avaient fait choisir l'allaitement.
Le lendemain, mes seins étaient bien plus gros, bien plus lourds et bien plus tendus. Rien d'insurmontable, rien de douloureux. J'avais lu partout que les femmes comparaient leurs seins avec du béton, je n'ai pas eu cette impression. Je me souviens aussi du "fourmillement" qui allait devenir famillier.
Le matin, la sage-femme me confirmait que la montée de lait était en route et je me souviens très bien l'émotion que j'ai ressentis quand j'ai vu un liquide blanc couler de la bouche de La Muse.
Bien sûr, il y'a eu cet épisode de prise de poids faible qui m'a vallu un jour de plus à la maternité et l'occasion d'essayer (sans succès) un tire-lait électrique. Maintenant je peux dire que NON donner un biberon (et même plusieurs) (toujours APRES la tétée) n'empêche pas un bon allaitement.
Je ne sais plus à qui je disais "Tu sais, à la maternité, tu fais comme on te dit pour sortir le plus vite possible et ensuite, chez toi, tu fais comme tu le sens". Nous n'avons plus donné de biberon après.
Les premiers jours avec bébé à la maison
Une fois rentrées à la maison, tout est allé mieux. J'étais moins stressée de devoir tout noter pour les classeurs des auxiliaires, moins stressée pour la prise de poids...
Puis La Muse est tombée malade et j'ai eu l'impression qu'elle tétait plus longtemps et plus souvent qu'avant. Lors de la pesée à la PMI on m'a dit qu'il s'agissait du pic de croissance des 3 semaines donc je ne me suis pas inquiétée.
Les copines m'avaient dit qu'il y allait avoir un autre pic à 6 semaines et celui-là m'a paru vraiment durer longtemps. J'avais l'impression que La Muse ne faisait que dormir et manger alors que quelques jours auparavent elle était si éveillée ! Heureusement, ce pic là aussi n'a duré qu'une semaine.
Pendant ces pics, j'ai stimulé un peu ma lactation grâce à l'homéopathie conseillée par ma super sage-femme.
Aujourd'hui
La Muse semble réglée sur un rythme de 2h30/3h entre chaque tétée le jour et 3h/3h30 la nuit. Parfois, il y'a jusqu'à six heures entre la dernière tétée du jour et la première de la nuit.
Nous avons appris à nous comprendre elle et moi et je crois reconnaître assez vite lorsqu'elle a faim, sans avoir besoin de regarder l'heure. C'est assez étonnant parfois de sentir des "fourmis" dans les seins quand La Muse dort et qu'elle se réveille quelques minutes après. Comme si nos deux corps étaient connectés.
J'ai essayé plusieurs positions et c'est quand-même la position "classique" dite "de la madone" qui a notre préférence.
Il y'a eu des épisodes de coliques durant lesquels j'ai appris qu'un bébé allaité doit AUSSI faire son rot après chaque tétée (je croyais que c'était réservé aux biberons). Pour aider La Muse a mieux digérer, nous avons adopté la position "à califourchon" qui fonctionnait bien.
J'ai dû adapter un peu ma garde-robe pour pouvoir allaiter en toute circonstance mais rien de compliqué :
- un soutien-gorge d'allaitement sans armature,
- un débardeur à fines bretelles assez grand pour pouvoir le tirer en dessous du sein,
- un haut classique que je remonte au-dessus du sein.
Avec la tête de La Muse qui cache la toute petite partie découverte, on ne voit rien du tout et je n'ai pas froid.
Je précise que j'use de cette technique car les vêtements d'allaitement sont quasi introuvables dans ma ville et que je ne veux pas les acheter sur le net (la flemme de les renvoyer si jamais ils ne convenaient pas). Je n'ai finalement pas l'impression d'avoir changé ma façon de m'habiller mis à part le fait que je ne peux plus porter de robe pour l'instant.
J'ai allaité à divers endroits comme le hall de la Mairie (au moment de refaire ma carte d'identité), sur un banc en pleine rue ou encore sur un muret au fond d'un parking. Je dois dire que j'ai eu plus de "mauvais regards" lorsque La Muse hurlait de faim que quand je l'avais au sein. D'ailleurs, au niveau des remarques, je n'en ai presque pas eu et la plupart des gens que je rencontre me disent que "c'est bien".
Allaitement toujours en cours...à suivre...