Est-ce un signe dans l’accession au poste de Maman quand on reproduit ce que faisait la nôtre ?
Souhaitant me faire un Maxi Best Of maison, je sors la viande hachée pour me faire un hamburger et je me dis que ce n’est pas raisonnable étant donné la pizza d’hier soir. Je me rappelle alors que ma mère, dans l’idée de planquer des légumes partout parce que le petit frère n’en mangeait quasiment pas, râpait une courgette dans la viande hachée crue.
Je n’ai pas de courgette sous la main (Coupin n’en mange que chez les autres le fourbe), alors j’ai émincé deux morceaux de poivron rouge et mis une bonne poignée d’oignons congelés. (Mais si c’est un légume l’oignon.) (C'était délicieux !)
Pendant que mes steaks aux légumes cuisaient, j’ai tartiné mes deux pains à hamburger (l’un de ketchup et l’autre de moutarde si vous voulez tout savoir) en me rappelant les missions hamburger chez mon père.
Je dis mission parce que le soir où on avait décidé de faire des hamburger, il fallait voir l’usine que devenait la cuisine !
La table était couverte de pains, ouverts au couteau d’ogre par le père, ketchup sur les deux faces, ketchup sur une face et moutarde sur l’autre, moutarde sur les deux faces que je tartinais à la grande cuillère.
Le petit frère retournait entre 14 et 21 steaks selon qui avait choisi de prendre ‘juste’ deux hamburger ce soir, ou trois, ou quatre ! Surveillant chaque cuisson ‘pas trop cuit’ pour l’un, ‘semelle’ pour l’autre, ‘limite cru’ pour un troisième. En sachant que tout ça allait de toute façon recuire un peu dans le four.
Le Niçois faisait un tableau sur le Vénylia du frigo pour savoir qui prenait zéro, un, deux ou trois cornichon(s) dans combien de hamburger, qui voulait de la salade ou ‘surtout pas, ça cuit dans le four’, qui prenait des pains ronds ou carrés avec des graines dessus, qui prenait combien de tranches de fromage et surtout quel fromage ? C’est lui qui a inventé le hamburger au chèvre et, plus tard, mon hamburger sans viande.
Tout ça orchestré par un savant système de demi cure-dents plantés dans les pains pour savoir lequel était à qui.
Pendant ce temps, le grand frère réfléchissait à ce qu’il fallait mettre dans chaque fournée pour que chacun puisse avoir au moins un hamburger à chaque fois, qu’on puisse manger chaud tous ensemble.
La sœur coupait les cornichons et sortait les fromages de leurs emballages pendant que la Brune lavait la salade.
Comme la cuisine était trop petite pour qu’on y rentre tous autrement qu’assis autour de la table, il y’avait aussi le roulement des tabourets à gérer. Tout ça, bien sûr, avant que la trilogie du samedi ne commence ! ("Grouille on va râter le début !")
Des fois (et aujourd’hui je me demande où on mettait tout ça), le père se relevait pendant la pub entre deux épisodes de Jarod ou Charmed (la pub du milieu n’est pas assez longue) pour nous faire du pop-corn, salé pour les uns, sucré pour les autres.
Je n’ai pas toujours été tendre avec la Brune, mais je ne la remercierais jamais assez de m’avoir donné un autre frère et une sœur et m’avoir permis de connaître cette ambiance là, de la famille vraiment nombreuse à 5 gamins.
Une vidéo marrante sur comment faire un hamburger pour une publicité.
(Super, je le mets dans quelle catégorie cet article ? Manger ou Famille ?)